Depuis 2017, j’enseigne les branches professionnelles dans une école de santé. Très vite, j’ai été attirée par des approches pédagogiques qui placent l’apprenant au centre, non seulement du processus d’apprentissage, mais aussi dans sa réalité humaine, sociale et affective. Pour moi, enseigner, c’est avant tout rencontrer l’autre. Et pour cela, il est essentiel de savoir se décaler de soi, de son rôle, pour mieux comprendre qui est en face. Certaines lectures ont profondément nourri cette posture.
« Comment ne pas être un prof idéal ? » d’Emmanuelle Piquet (2018) m’a permis de poser un autre regard sur les situations difficiles. Avec humour et finesse, elle propose des pistes concrètes, inspirées de la systémique, pour sortir des impasses relationnelles sans s’épuiser à vouloir tout porter. Elle redonne aux enseignants le droit d’être imparfaits — et surtout de rester humains.
« Quand les profs aiment les élèves » de Christophe Virat (2019) fait écho à mes études en psychologie, où j’ai découvert en profondeur la théorie de l’attachement. Ce livre m’a confortée dans l’idée que l’implication affective sincère de l’enseignant permet aux élèves d’être plus motivés, plus engagés, et d’oser être eux-mêmes.
Enfin, « L’autorité par la confiance » de Marie Beretti (2022) m’a permis de mieux penser le cadre, non comme une contrainte, mais comme un espace sécurisant qui permet aux élèves d’évoluer. Elle montre combien l’autorité éducative ne se décrète pas, mais se construit dans la relation : une relation faite de clarté, de constance, et surtout de confiance mutuelle.
Ces lectures me permettent de rester curieuse, en mouvement, et d’ancrer mon enseignement dans une démarche qui me ressemble : une pédagogie vivante, bienveillante, structurée mais souple, où l’on peut apprendre sérieusement sans se prendre trop au sérieux.